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AG 2022 : un projet d’attractivité de filière autour de l’emploi

juin 17, 2022
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L’Assemblée Générale du SYNEG s’est réunie le 16 juin 2022 à la Maison de la mécanique (Paris la Défense) sous la Présidence de M. Pierre MARCEL, en présence des adhérents et des invités de la filière de la restauration hors-domicile & de la blanchisserie.

Le nouveau Conseil d’Administration a été élu (document joint) :

  • 5 administrateurs sortants ont sollicité et obtenu le renouvellement de leur mandat.
  • 4 nouveaux administrateurs ont été élus : MM. Éric BUFFET (WINTERHALTER), Hervé GIRAUD (ODIC), Alexander LOHNHERR (MEIKO) & Philippe MANG (SAFEXIS)

Pierre MARCEL a été réélu Président du Conseil d’Administration pour un nouveau mandat de 2 ans.

Enfin, l’Assemblée Générale a officialisé la création d’une nouvelle Commission RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) présidée par Éric BUFFET, avec 3 grands objectifs :

  • Valoriser la filière et montrer la responsabilité du SYNEG sur ce sujet majeur ;
  • Proposer aux adhérents SYNEG une méthodologie simple pour structurer les bases d’une stratégie RSE dans leur entreprise ;
  • Partager et s’inspirer d’actions concrètes d’adhérents pour faire avancer des sujets choisis dans son entreprise.

Dans son discours adressé aux adhérents et aux invités de la filière, M. MARCEL est revenu sur la conjoncture, la pertinence de l’action du SYNEG, et l’opportunité de construire un grand projet d’attractivité de filière autour de l’emploi.

(Extraits)

À propos de la conjoncture

« Les industriels sont à la fois une source de solution et de problème pour les installateurs et leurs clients. La solution lorsque le matériel arrive dans les délais ; le problème avec les retards et les hausses de prix multiples.

Comment en est-on arrivé à cette situation ? En 2021, nous avons assisté à une forte reprise des marchés de la restauration hors-domicile, et de l’industrie en   général. La restauration a retrouvé ses niveaux antérieurs à la crise, sauf la restauration sous contrat. Au niveau des ventes de matériels de cuisine, les statistiques du SYNEG indiquent une croissance des ventes en France de 22% en valeur en 2021, y compris l’effet hausse de prix ; +39% à l’export malgré le maintien de nombreux pays en semi-confinement COVID. Ainsi le chiffre d’affaires 2021 dépasse celui de 2019 de +4.5%, mais les ventes en volume sont en baisse de 6%. L’écart s’explique par les hausses de prix de vente. 

Quant aux prix d’achats des métaux approvisionnés par les industriels du SYNEG, l’inflation a démarré dès octobre 2020, bien avant la guerre en Ukraine, et les hausses de prix continuent.

Pourquoi ? Il y a un déséquilibre entre l’offre insuffisante et la demande forte. Le marché européen manque de métaux suite aux réductions de capacités en Europe et aux barrières douanières mise en place dès 2015 par l’Europe afin de sauver la sidérurgie européenne face aux importations asiatiques.  Ce protectionnisme probablement indispensable afin d’éviter la disparition totale d’une industrie stratégique, la sidérurgie, a généré une situation de marché déséquilibrée. 

Le secteur « amont » est excessivement protégé au détriment du secteur « aval », c’est-à-dire nos clients et nous, secteur aval qui subit des hausses de prix d’achats excessives. 

Le principal aciériste fournisseur du marché français génère ainsi une rentabilité artificielle créée par ces protections et ce déséquilibre de marché.  Son rapport annuel 2021 mentionne un EBE de 23% du CA et de 33% au dernier trimestre 2021, encore en hausse au 1er trimestre 2022. Pour comparaison, l’EBE moyen des industries mécaniciennes en France est de 6%. L’aciériste leader génère ainsi 5 fois plus de rentabilité que ses clients mécaniciens.

Pour résumer, nous avons dans le marché des aciers une situation de pénurie qui alimente des politiques de marges excessives à notre détriment.  Nous avons alerté les Pouvoirs Publics.   

Ce constat amer est heureusement compensé par le dynamisme du Food Service, ses innovations et, je l’observe, des relations de travail professionnelles apaisées dans notre filière entre les bureaux d’études, les installateurs et les industriels. »

À propos de l’action du SYNEG

« Le SYNEG est une organisation pertinente :

  • Pertinente dans les moments de crise, notre syndicat l’a démontré ces 2 dernières années, en agissant auprès des Pouvoirs Publics pour faire reconnaître notre dépendance à la restauration, obtenir des aides bonifiées, maintenir un maximum d’activité, accélérer la réouverture des chantiers, et en fournissant documentations et conseils pour préserver la relation-client et le crédit inter-entreprises.
  • Pertinente dans le quotidien des entreprises, en délivrant de la connaissance (statistiques et sondages), de l’information (SYNEG Infos, Newsletter, notes de veille), du conseil personnalisé (juridique et technique), du service (rédaction de normes, recherche et développement avec le CETIM), de l’influence (taxes, règlementations, notes de positions et notes techniques), des économies (SYNEG Achats)…

Bref nous sommes pertinents car nous produisons de la valeur ajoutée au profit de nos adhérents.

Ce niveau de service est le résultat du travail de nos Commissions et GT, de nos permanents et du soutien de la FIM (ndlr. Fédération des industries mécaniques dont le SYNEG est adhérent). »

À propos de l’attractivité de la filière

« Industriels, installateurs, établissements de restauration et même bureaux d’études font le constat alarmant d’un déficit chronique de techniciens et de personnel de service. La question de l’attractivité de notre filière est donc posée. Il est à peu près acquis que les jeunes en recherche de formation, d’apprentissage et d’emploi renâclent à intégrer les métiers de l’industrie, de la maintenance et du service, en cuisine ou en salle, au profit des nouveaux métiers, comme ceux de l’économie numérique par exemple.

En cause : amplitudes horaires, conditions de travail supposées pénibles, perspectives et salaires. Dans l’industrie, nous estimons à 15% en permanence les besoins en frigoristes non-satisfaits. Et quand bien même les formations attirent des candidats, 45% des apprentis de l’hôtellerie/restauration/tourisme ne vont pas au terme de leur contrat selon une enquête de la Fafih, l’Opca de la filière.

Nous avons donc à relever ensemble un formidable défi : celui de la marque employeur appliquée à toute la filière.

Pour autant, c’est un paradoxe, la gastronomie n’a jamais suscité autant d’intérêt dans l’opinion publique. Il y a donc bien une réflexion collective à mener pour analyser les causes objectives de ce déficit d’image et relever le niveau d’attractivité de notre filière, par exemple en mutualisant les moyens de nos professions et en mobilisant les Pouvoirs Publics.

Saisissons l’opportunité de construire un grand projet d’attractivité de filière autour de l’emploi. »